sábado, 24 de abril de 2021

Poemas estranhos e estrangeiros (Parte VI - em Francês)


 

Por Germano Xavier

Tradução: Luísa Fresta


Segunda-feira, 19 de abril de 2021

Poemas estranhos e estrangeiros (Parte VI)


Des poèmes étranges et étrangers (Partie VI)

 

Le vide Absolu de Versailles

 

"Versailles est juste après  la sortie de Paris".

il faisait froid le matin. J’ai donc pris un manteau.

j’ai regardé la grandeur du vieux château par la fenêtre du bus.

après être descendu j’ai fait la queue, une queue interminable, et le soleil commençait à troubler mon raisonnement.

 

"voilà, c’est bien ici que le roi Soleil logeait, c’est compréhensible", ai-je murmuré.

 

en face du frontispice de cet ancien et éclatant pavillon de chasse, il n’était pas difficile d’y trouver des proies humaines, toutes appréhensives et curieuses.

le capital adore la France à certains endroits (ou c’est peut-être l’inverse?) et la royauté française était assez extravagante, c’est le moins qu’on puisse dire.

 

les portails se sont ouverts vers moi.

 

ensuite j’ai vu le Grand Trianon, les allées, la Chapelle

et la galerie des Glaces, les chambres des monarques,

leurs secrets, leurs astuces politiques, leurs voix d’or,

leur gourmandise et intrigues, enfin, tout un parcours

marqué par les espaces réduits bourrés de gens

et les cordes de contention.

 

des lieux comme Versailles expliquent la raison pour laquelle l’humanité se trouve dans cet état actuellement,

si égarée, en raison de perditions infinies.

 

la détresse des injustices, des inégalités, le désarroi

des doutes et des souffrances, la perdition

des solitudes et des intolérances, le désastre

de la peur.

 

lorsque j’ai débouché sur les jardins du palais, j’ai inspiré tout un organisme mathématique qui m’a a moitié liberé.les heures contées m’ont offert des vues magnifiques,

mais elles ne m’ont pas mis en garde contre les dangers du labyrinthe.

j’avais rencontré Borges à Versailles

et cela deviendrait une mémoire éternelle.

 

j’ai souhaité posséder davantage d’heures là-bas, hésitant

entre la contemplation d’un corbeau sur l’herbe du parc

et Apollo dans la fontaine du Temps qui me pressait.

"Versailles, ce vide Absolu est bien toute l’histoire que tu as à nous raconter?" me suis-je demandé.

la voix était intérieure et habituée au néant.

 

je n’ai pas attendu la réponse.

et je suis monté le dernier dans le bus qui me reconduirait à Paris.

 

 

(Versailles, dans la matinée du 13 juin 2017)

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