domingo, 9 de outubro de 2016

Poemas de Germano Xavier em Francês (Parte LXIV)

*

Por Germano Xavier

"tradução livre"



Domingo, 15/05/2016

Paraíso-quadro

À Adriano Ricardo, professeur d’étonnements

“Le paradis est, avant tout, un tableau”
(Bachelard)


Paradis-tableau

ce que j’ai vu, est vivant.

j’ai vu l’improbable
dans ce que j’ai abandonné de fait,
l’invisibilité des silhouettes, des motifs,
les mers devant la mer au delà de l’horizon.

j’ai vu mieux lorsque j’ai souffert
d’autres manières de voir, de vivre.
quand les mots banaux m’on teint
d’amour, d’angoisse, de rêve.

à l’aide de mes yeux comme unique instrument,
j’ai vu le mystique du visible. mais tout cela
n’aurait aucune valeur si la solitude s’accaparait de moi,
sœur en plongeons.

j’ai été l’heure littéraire, tel un poète
de mes rendez-vous échoués.

car j’ai vu la fantaisie, j’ai mieux vu
l’enchantement dans l’envie de l’être,
d’être là, lorsque ma musique m’a accusé
comme un soleil.

j’ai préféré le détour des routes là ou courent les enfants eternels,
ceux qui sauront encore jouer,
puissants, en priant de leurs voix immenses.

j’ai connu le sacré sur les lèvres isolées de la femme,
la but ultime de l’univers.

donc, j’ai vu
ce que j’ai simplement ignoré,
ce que je n’ai jamais imaginé,
le monde, le néant, le désir, l’organe ultime
de mes forces,

ma propre pourriture,
la mélodie inoubliable,
ce que la Grace a rendu sang et poignets

j’ai vu, enfin, ce qui a passé, ce qui est,
ce qui sera et, j’avoue, j’ai tout vu pour la première fois.


* Imagem: http://www.deviantart.com/art/Streuobstwiese-599088527

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