Domingo, 1 de janeiro de 2017
A terceira perna
La troisième jambe
La jambe
Que j’ai perdue,
Lorsque j’ai conquis la douleur,
M’a ramené vite à l’étouffement
Habituel, causé par le néant ou la frayeur.
Découragé,
J’ai du me soulever sans m’apercevoir
De l’organisation de tout l’effort
Car la liberté était juste effrayante
J’ai marché d’un pas ferme ; puis, devenu stable
Le seul choix était de partir, tout simplement, absent,
Silencieux, je suis retourné là ou je me suis égaré.
Des chiens aboyaient dans la rue vide – nous serions alors
Des étrangers, qui vivaient de la chair, du mucus, de la sève.
Le corps n’étant plus qu’une idée.
J’ai pris la route, à coups de rames
J’ai vécu, tel un pâtre, guidant des inutiles moutons mensongers
Certaines issues apparurent alors, dont j’ignorais l’existence.
Prisonnier de ma jambe égarée
Apeuré, avant tout, d’une peur plus grande encore
Cette jambe qui restait là au fil du temps
Brutalement brouillée
La jambe-sans-destin.
Cette jambe, construite, on m’en a fait cadeau
Après son départ, la douleur s’accrochait
Au temps, identique au fruit du hasard.
Cette jambe,
On me l’a offerte
Et ce fût une illusion, ma seule certitude.
A terceira perna
La troisième jambe
"Cette troisième jambe, je l’ai perdue.
Et je suis redevenue quelqu’un que je n’ai jamais été."
(Clarice Lispector, in A Paixão segundo GH)
La jambe
Que j’ai perdue,
Lorsque j’ai conquis la douleur,
M’a ramené vite à l’étouffement
Habituel, causé par le néant ou la frayeur.
Découragé,
J’ai du me soulever sans m’apercevoir
De l’organisation de tout l’effort
Car la liberté était juste effrayante
J’ai marché d’un pas ferme ; puis, devenu stable
Le seul choix était de partir, tout simplement, absent,
Silencieux, je suis retourné là ou je me suis égaré.
Des chiens aboyaient dans la rue vide – nous serions alors
Des étrangers, qui vivaient de la chair, du mucus, de la sève.
Le corps n’étant plus qu’une idée.
J’ai pris la route, à coups de rames
J’ai vécu, tel un pâtre, guidant des inutiles moutons mensongers
Certaines issues apparurent alors, dont j’ignorais l’existence.
Prisonnier de ma jambe égarée
Apeuré, avant tout, d’une peur plus grande encore
Cette jambe qui restait là au fil du temps
Brutalement brouillée
La jambe-sans-destin.
Cette jambe, construite, on m’en a fait cadeau
Après son départ, la douleur s’accrochait
Au temps, identique au fruit du hasard.
Cette jambe,
On me l’a offerte
Et ce fût une illusion, ma seule certitude.
* Imagem: https://www.deviantart.com/art/Leg-700995767
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